18 Nov Sahara occidental
Aujourd'hui, je suis mélancolique et je veux vous montrer un peu ce qu'est le Sahara occidental, notre ancienne province 53, l'un des endroits que j'aime le plus au monde. Je l'aime tellement que j'y suis allé chaque fois que j'ai pu, en taxi, en voiture, en moto, en camion... Je ne me lasserai jamais d'y aller.
Nous voyagerons le long de la côte, du nord au sud.
Le premier village que vous rencontrez est Tan Tan, cédé par l'Espagne au Maroc en 56. C'est là qu'apparaît la rivière Draa, dont je vous ai dit qu'elle avait disparu à Mhamid.
Le Moussem de Tan Tan, festival des tribus nomades inscrit au patrimoine immatériel de l'UNESCO, est célèbre. D'ailleurs Kitin, voyons ce qui se passera cette année avec nos invitations, si tu me lis, exprime-toi !
Nous continuons vers le sud et entrons dans la région de Cabo Juby. C'est ici que se distingue la Villa Bens ou Tarfaya, comme vous voulez l'appeler. Elle est célèbre parce qu'Antoine de Saint-Exupéry y a vécu en 1927 en tant que chef d'escale de la compagnie française Aéropostal, qui parcourait par étapes la ligne Toulouse-Saint-Louis du Sénégal. Un mémorial lui est dédié sur la plage.
J'aime beaucoup la plage, j'y ai pris cette photo lors d'un de mes voyages de retour.
Il y a une dizaine de bateaux échoués, le dernier en 2008, l'Armas, avec 113 passagers à bord, qui ont été sauvés grâce à l'aide des pêcheurs de Tarfaya.
Nous continuons vers le sud. Nous atteignons la capitale de la province, El Aaaiun, capitale de jure de la RASD. Elle est située à l'intérieur des terres, à 28 km de la côte, le long du lit asséché de la Saguia el Hamra. La photo est prise depuis la ville
À une époque, il y avait même un Parador, inauguré par Fraga, qui existe toujours (le Parador aussi). La partie coloniale de la ville a cette couleur :
Sur la côte se trouve la plage d'Aaiun, qui, quand on y pense, est une plage de plusieurs centaines de kilomètres...
Nous allons maintenant vers l'ouest, sur le chemin de Smara se trouve la position d'Edchera, où la Légion est tombée dans une embuscade tendue par l'Armée de libération, qui a fait 43 morts et de nombreux blessés. C'est ici que la Légion a remporté ses deux derniers prix. Il ne reste plus rien ici...
Nous sommes arrivés à Smara, la ville sainte fondée par Ma el Ainin, le sultan des hommes bleus. C'est une ville connue pour sa mosquée noire..
Nous sommes trop près de la Grande Muraille et de Tifariti, la seule ville sahraouie à l'intérieur des territoires libérés. Il y a trop de points de contrôle et le passage est interdit.
Nous allons donc descendre la côte saharienne qui, bien qu'il y ait aussi de nombreux points de contrôle, est très, très belle. Et pour vous prouver que je n'exagère pas, en voici la preuve
Entre les falaises, on trouve de temps en temps des villages de pêcheurs.
Je me souviens que la première fois que je suis retournée à Villa Cisneros, j'ai mis six heures pour venir d'El Aaiun en taxi collectif (et donc collectif, car nous étions huit dans un taxi tuné de cinq places) et je ne pouvais guère m'arrêter pour profiter du paysage. En réalité, pendant le trajet, je n'ai pas profité du paysage, ni de quoi que ce soit d'autre...
C'est dans cette zone que passaient et passent encore les caravanes de chameaux du marché de Guelmin en direction de Chinguetti...
Après avoir passé les mines de phosphate de Fos Bu Craa, principale richesse du pays, nous arrivons au cap Boujdour. Ce cap était un véritable objectif pour les navigateurs portugais du 15ème siècle. Je ne sais pas pourquoi, il n'y a pas grand chose à voir, seulement deux policiers cachés qui m'ont attrapé deux fois avec le radar, alors on passe, doucement.
Si vous gardez les yeux ouverts, vous pourrez peut-être apercevoir des phénécs, des chacals, des gerbilles et même une gazelle dama (mais ceux qui ont voyagé avec moi en Afrique savent que je ne m'arrête pas pour une gazelle...hehe).
Plus au sud se trouve le jackpot, la mère de tous les sites, Dakhla (l'entrée), l'ancienne Villa Cisneros. Il y a peu d'endroits comme celui-ci dans le monde.
L'entrée de l'estuaire est tout simplement spectaculaire. Sable blanc, mer bleue, roches noires, il faut le voir, je ne m'en lasse pas. Je regrette de ne pas avoir su capturer la beauté de cet endroit, je vous le dis, il faut venir le voir.
C'est ma maison, elle a été peinte, la clôture a été posée, etc etc, mais c'est toujours ma petite maison.
Quelle époque, j'aimerais qu'elle revienne !
Rien de tel que de soigner la crise de nostalgie avec un bon gin tonic et un homard ou un baila (poisson), ou les deux, au restaurant Samarkanda, en regardant passer les orques au loin, sur l'estuaire, et avec El Aargub en toile de fond... Ah, que de souvenirs, mon Dieu.
Une autre très bonne option consiste à faire un barbecue avec une gazelle fraîchement chassée dans les dunes, puis à demander aux majarreros (artisans du métal) de vous fabriquer un pendentif avec la corne.
Mais le meilleur, ce sont les Sahraouis. Malheureusement, il y a de moins en moins de Sahraouis et de plus en plus de colons. On les distingue des Marocains, entre autres, parce qu'ils parlent le Hassania et l'espagnol. Je ne mets pas de photos ou de noms pour des raisons évidentes, mais un gros câlin pour eux, bientôt nous ferons cette fuite à travers le désert....
Dakhla est aussi la ville du vent, ce qui a entraîné un afflux de surfeurs, de kitesurfeurs et d'autres amoureux des chiens, et avec eux, des sports d'aventure. Les pistes de quad sont impressionnantes
Vers le large, il y a la Punta de la Sarga, où l'on peut également voir des images comme celle de la photo.
En tout cas, c'est avec beaucoup de regret que nous avons quitté Dakhla, dans les environs il y a beaucoup de Jaimas sahraouis qui vont passer le week-end à pêcher et à se débarrasser du stress de la ville.
Si vous vous promenez par ici, ils vous inviteront sûrement à prendre le thé avec eux. Vous connaissez les trois tasses de thé sacrées. La première, amère comme la vie. La deuxième, douce comme l'amour. Et la troisième, douce comme la mort. J'aime le rituel du thé, et j'aime le thé comme eux, avec beaucoup de mousse.
Nous continuerons vers le sud, passerons par El Aargub, de l'autre côté de la rivière, et nous dirigerons vers La Güera, en passant par Bir Ganduz. Cette ville est voisine de l'ancienne ville française de Nouadhibou en Mauritanie. Il n'y a pas de route pour s'y rendre, il faut utiliser le GPS. Vous traversez le train de la mine de Zouerat qui, avec plus de 3 km, est le plus long train du monde. Vous risquez ainsi de vous retrouver bloqué dans les dunes, surtout si vous...
À la pointe de la péninsule se trouve Cabo Blanco, où l'on trouve encore des colonies de phoques moines. Cette photo a également été prise à la pointe du Cap.
Dans cette zone, il y a également un cimetière de bateaux.
Et pour terminer ce voyage le long de la côte du Sahara occidental, je vous laisse avec une carte pour que vous puissiez voir l'itinéraire que nous avons emprunté.
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 10:54h, 19 novembreTrès beau Carlangas.
J'espère que vous faites beaucoup de vidéos...
Blanca
Publié à l'adresse suivante 12:12h, 22 novembreCarlos, toi et moi avons peu parlé de l'Afrique.
Vous y êtes né ? Quel beau voyage vous avez décrit, quelles images... Est-ce que le mois d'avril est une bonne période pour y aller ? Je pense que je ne vais pas tarder à vous demander d'autres "conseils" pour préparer mon voyage !
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 17:47h, 22 novembreBlanca, tu envisages de faire un voyage dans cette région ? Fais-moi signe avant d'organiser quoi que ce soit, j'y suis depuis de nombreuses années et je t'aiderai pour tout ce dont tu as besoin, je la connais bien, ce n'est pas pour rien que c'est mon autre patrie.
Blanca
Publié à l'adresse suivante 18:07h, 22 novembreJe pense toujours à aller en Afrique, beaucoup de mes voyages n'aboutissent pas, d'autres si ! Le Sahara Occidental est une des destinations en attente, comme la Guinée Equatoriale... Est-il possible de prendre l'avion pour El Aaiun, louer une voiture et rouler "pa'bajo" ? Nous en parlerons...
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 20:08h, 22 novembreBien sûr, vous pouvez, d'ailleurs je voulais y emmener ma mère, de cette façon.
Xabat Larrarte (@Xaft)
Publié à l'adresse suivante 22:22h, 09 févrierJe viens de découvrir votre blog et je l'ai adoré. Une question ; je croyais qu'il était interdit de se rendre à La Guera du côté sahraoui. Avez-vous eu des problèmes ? Il n'y avait pas de militaires mauritaniens sur place ?
Meilleures salutations et merci de partager vos récits de voyage !
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 18:10h, 10 févrierBonjour, je suis ravie que vous ayez aimé mon blog. Désolé d'avoir mis autant de temps à vous répondre mais je suis en voyage (j'essaierai de prendre quelques photos et de poster un nouvel article). Pour ce qui est de votre question, oui vous pouvez passer par Bir Gandus avec un visa, bien sûr. Il y a des soldats mauritaniens dans cette zone et ensuite je n'en ai pas vu d'autres jusqu'à Nouadhibou. Si vous le souhaitez, à votre retour en Espagne, nous pourrons discuter, au cas où vous auriez l'intention de visiter cette région.
Xabat Larrarte (@Xaft)
Publié à l'adresse suivante 09:43h, 11 févrierMerci beaucoup pour votre réponse ! Je comprends donc que c'est maintenant le territoire mauritanien. En tout cas, je pensais que le seul poste frontière praticable entre le Maroc et la Mauritanie était Guerguerat, mais vous êtes allés directement à la plage et ainsi de suite, n'est-ce pas ? Je vous remercie de votre attention.
Xabat
Publié à l'adresse suivante 10:43h, 10 févrierBonjour, je crois que j'ai écrit un commentaire hier, mais je ne le vois plus, alors je le réécris au cas où, si cela ne vous dérange pas. J'ai cru comprendre qu'il était impossible d'accéder à La Guera par voie terrestre, mais j'ai lu que vous y avez accédé du côté sahraoui, n'est-ce pas ? Il n'y avait pas de militaires mauritaniens sur place ? Merci beaucoup d'avoir partagé vos histoires et meilleures salutations !
Flavio
Publié à l'adresse suivante 22:08h, 27 févrierBonjour, quelles belles histoires ! Je m'appelle Flavio, je suis cinéaste et je dirige le festival du film africain. http://www.africala.org au Mexique. Je suis sur le point de me rendre dans la région pour tourner un programme de voyage pour le Mexique. J'aimerais vous parler si possible afin que vous puissiez me conseiller un peu. Nous passerons par Madrid. Je vous remercie. Mon adresse électronique personnelle est la suivante ff@africala.org
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 22:28h, 27 févrierC'est fait Flavio, demain je vous enverrai un message à votre adresse électronique. Je serais ravi de vous donner un coup de main. Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées. Carlos
Maite Esteve Santos
Publié à l'adresse suivante 21:53h, 04 marsJe vous ai trouvé !