La vérité, c'est que je me suis pris d'affection pour ce type et tout, nous formons une bonne équipe de voyage, il est très ordonné et organisé et je suis très organisée... .....Pour que vous puissiez le connaître, je joins une photo avec lui, je sais que certaines personnes commencent à penser que je suis un mauvais garçon et que le Tchèque est un ami imaginaire que je suis le seul à voir, ou qu'il n'est pas Tchèque mais une fille, mais enfin vous pouvez le voir ici, en train de s'amuser avec moi, il n'arrête pas, une chose...

Le malheur, c'est qu'il aime rendre le voyage si sûr qu'il n'y a pratiquement pas d'incidents dignes d'être mentionnés. Heureusement, pour donner un peu de piquant, nous nous sommes enlisés dans la neige, dans la boue aussi, oh, et une fois de plus le sol s'est enfoncé à nos pieds dans la crevasse d'un glacier... Si ce n'est que le plus mémorable a été notre rencontre avec un ours brun qui vaquait à ses occupations sans même remarquer où il allait.... Mais je ne vous en parlerai pas, car mes lecteurs (et il y en a) de La Tortuga disent que je suis un cinéphile...

Mais comme je suis sûr que vous ne croirez pas l'ours, je vais poster la photo que j'ai eu le temps de prendre avant que l'ours, le tchèque et la cuillère ne fassent une crise d'hystérie collective, ne se mettent à hurler et ne s'enfuient aux quatre coins du monde (et nous étions trois...).

Mais bon, aujourd'hui je ne voulais pas vous parler du voyage, je le ferai la semaine prochaine, mais dédier cette entrée à une forêt très spéciale (je vous recommande de cliquer sur les photos et de les voir en grand).

Cette forêt est morte dans un tremblement de terre qui a eu lieu le même jour que la naissance d'une personne très spéciale à des kilomètres de là (je m'égare ici pour dire que ce bébé, c'était moi, bien sûr). Pour la petite histoire, je n'avais pas l'intention de faire tant d'histoires à ma naissance, j'espérais commencer à en faire au fil des ans, mais parfois, même moi, je ne peux pas me contrôler...

Ce tremblement de terre (je parle du mouvement sismique, pas de l'enfant) a provoqué l'enfoncement soudain de certaines parties de la péninsule de Kenai de plus de deux mètres, laissant cette forêt piégée dans l'eau et pétrifiée, ce qui, soit dit en passant, est l'état dans lequel je me trouvais lorsque je l'ai découverte.

Je ne sais pas, mais je me suis senti particulièrement attaché à cet endroit, j'ai été impressionné de savoir que ces arbres sont morts depuis exactement aussi longtemps que je suis en vie (ce qui, soit dit en passant, n'était pas il y a si longtemps, même si en regardant cette forêt on pourrait le croire, cela ne s'est pas produit au Paléozoïque, pas même lorsque j'étudiais la Preu à l'école...).

Ici, dans un moment d'étourderie, ils ont pris ce robao. On y voit que la symbiose homme-arbre n'a pas été parfaite, et je ne parle pas du fait que parfois il est un peu rachitique comme ça, ou que sous l'écorce il y a de la sciure, je parle de quelque chose de plus spirituel, que certains d'entre vous, les joues en corne, ne vont pas comprendre.

Une fois de plus, j'ai été captivée par le silence de l'endroit. Il y a des endroits que l'on veut pour soi, et que l'on souhaite de toutes ses forces pouvoir retrouver à chaque fois que l'on en a besoin. Désormais, c'est l'un des miens,

Pavel et moi ne nous sommes pas séparés car nous voulions tous les deux découvrir l'endroit seuls. C'était incroyable, j'ai passé le reste de l'après-midi à parler aux arbres (c'est moi qui parlais le plus, ils étaient plus enclins à regarder et à hocher la tête), à leur raconter ma vie, mes rêves, mes inquiétudes...

Nous avons donc bavardé et la nuit est tombée sur nous. J'aurais bien passé la nuit ici, s'il n'y avait pas eu quelques degrés en dessous de zéro, des animaux sauvages, je ne m'étais pas encore remis de la peur de l'ours, et Pavel, qui est plutôt un hôtelier, ne me parlait plus en anglais mais se plaignait en araméen parce qu'il voulait partir tout de suite. Cet ensemble de circonstances m'a ramené à la réalité...

Ces deux photos sont celles d'une autre forêt fantôme d'Alaska, dont je ne sais ni quand ni comment elle est morte, mais elles remplissent une fonction littéraire que j'ai abondamment développée dans tous les travaux que j'ai réalisés au cours de ma carrière, à savoir celle du bouche-trou lui-même.

De retour dans ma forêt préférée, c'est avec beaucoup de peine que nous nous sommes dit au revoir, les souvenirs, les larmes et les promesses encombraient nos cœurs qui battaient la chamade (je commence à me spécialiser dans l'écriture de ces phrases, hein ?) alors pour apaiser la douleur, j'ai accepté de leur rendre visite à nouveau si un autre tremblement de terre avait lieu, mais en attendant, j'allais voyager dans d'autres mondes, car j'avais encore beaucoup de choses à voir.

Et c'est avec cette dernière photo que je vous laisse, j'espère qu'elle vous a plu, elle m'a beaucoup plu. Je parle des photos, je sais que le texte n'a pas été très bon, mais essayer d'écrire quelques lignes sur quelques vieilles malles sans utiliser wikipedia...mission impossible.