22 Mai Alaska : la frontière sauvage
Chaque fois que la même chose m'arrive, la même chose arrive. Et ce qui ressemble à un déchirement philosophique venant des profondeurs d'une âme tourmentée, vient du fait que je ne retiens jamais la leçon. Une fois de plus, j'ai tenu à affronter les éléments, le froid, la neige, la montagne...
Et une fois de plus, la montagne a tenu à me rappeler que je suis plutôt du genre désertique...
Le problème, c'est que j'adore voyager hors saison. Je sais que si j'y vais en été, on me dira qu'il fait trop chaud et que l'hiver est le meilleur moment, si je voyage en hiver, tant pis, parce que le printemps est plein de couleurs et si je le prévois au printemps, on me dira que l'automne est la saison idéale pour voir la danse nuptiale du tétras... (d'ailleurs, impressionnant, j'en ai vu un à El Lateral en train de faire la même danse). Je m'en fiche, je vois moins de choses, je sais, c'est beaucoup plus difficile, oui, mais je vois quand même des choses incroyables, et elles ne sont que pour moi.
Même si j'ai dû parcourir de nombreux kilomètres avec de la neige jusqu'aux genoux. D'ailleurs, j'avais acheté ce manteau orange, qui me va si bien et qui est assorti à mes yeux couleur miel de la ferme de San Francisco, que j'ai dû chercher des endroits sympas pour le porter. Oui, oui, ce manteau me sert beaucoup, car j'ai....
Parmi les nombreuses choses à faire en Alaska, ma préférée n'est PAS une soirée arrosée, du moins là où je suis allée. La vie sauvage aux portes de la ville est une attraction pour les aventuriers, qui multiplie la population masculine par trois par rapport à la population féminine. En fait, on peut dire qu'en Alaska, il y a plus d'ours que de femmes (et certaines des femmes que nous avons vues étaient moins féminines que l'ours sur lequel nous avons failli tomber...) (j'en connais une très jolie) (je parle de femme, pas d'ours). Si vous sortez avec le Tchèque pour boire une bière, le plaisir est garanti..., un jamboree, un jajaja....
et hahaha...
Allons donc voir la nature dans sa forme la plus pure, et c'est là que Pavel et moi sommes allés sur la montagne brokeback (mais laissez l'air circuler). J'avais en tête le Mont MacKinley dans le parc national de Denali, des paysages incroyables, de la faune et de grands défis, alors avec cette affirmation, il a été facile de convaincre le tchèque de venir le voir. Il a été un peu plus difficile de le convaincre que l'orage que nous traversions n'était qu'un orage d'été passager... et que le soleil reviendrait plus tard, ce qui explique que nous soyons en mai.
Nous n'avons croisé sur la route que les fameux camionneurs de l'Alaska, des durs à cuire qui traversent l'Alaska avec leur camion dans des conditions extrêmes. Nous en avons profité pour les suivre dans la neige, mais je ne me souviens pas du nombre de fois où nous avons quitté la route et sommes restés coincés dans la neige.
Je ne sais pas si vous savez ce qu'est le pergélisol. Ce sont ces couches de glace qui, au fil des ans, sont devenues aussi dures que des pierres. Ne vous inquiétez pas, je vais vous donner un exemple à la maison, car après le froid que nous avons eu ce jour, mes oreilles sont devenues comme ça, du permafrost.
D'après les panneaux de signalisation continue, nous devions être vigilants car nous pouvions également rencontrer un grand nombre d'abercrombies traversant la route, une chose non-stop, non-stop......
Il n'est pas étonnant qu'au bout de quelques jours, lorsque nous avons enfin vu le premier élan, j'ai eu envie, sous le coup de l'émotion, de le serrer dans mes bras.....
D'ailleurs, le regard intelligent de l'insecte doit être très similaire à celui que j'ai chaque fois que quelqu'un essaie de m'expliquer la prime de risque.
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Mais la souffrance en valait la peine, voici le Mont Mackinley, le toit de l'Amérique du Nord, 6194 mètres. Il semble vouloir récompenser nos efforts en apparaissant un instant parmi les nuages pour se cacher quelques minutes plus tard, définitivement, menaçant, au cas où nous tenterions de l'escalader. Bien que j'aie renoncé depuis longtemps à cette envie, et qu'aucun Espagnol ne soit là pour me dire qu'"il n'y a pas moyen de l'escalader"...
Nous sommes donc repartis vers le sud, en direction de la péninsule de Kenai, car l'itinéraire prévu était coupé par près d'un mètre de neige (en termes d'épaisseur, je veux dire qu'il aurait été très facile de sauter par-dessus).
La route alternative que nous avons suivie n'était pas très bonne non plus. Je pense que la voiture que j'ai louée, toute neuve avec seulement 100 miles sur la pauvre bête, ne s'est toujours pas remise de la frayeur. Je ne sais pas combien de kilomètres nous avons parcourus à travers la boue, les rivières et les zones gorgées d'eau pour arriver au glacier Matanuska. Ce soir-là, je lui ai donné une ration supplémentaire d'essence super, il l'avait bien mérité.
Ici, je vais m'étendre un peu avec les photos, parce que l'endroit le mérite, bien que comme tout ce que j'aime dans cette vie, il cache à l'intérieur un sérieux danger. Une fois de plus, le sol s'est enfoncé sous nos pieds et nous étions sur le point de tomber dans une grande crevasse aux parois de glace acérées et aux profondeurs abyssales, d'où nous n'avons pu échapper à une mort certaine que grâce à notre grande préparation physique et à nos réflexes de félins (il est possible qu'ici j'aie un peu exagéré dans la description du déroulement des événements...).
Avant de poursuivre le voyage, je vais vous montrer une de ces photos où j'ouvre le pot d'essences pour que vous puissiez profiter de quelques gouttes de mon art... Jamais bien compris, mais de l'art. C'est une forêt de bouleaux, je ne sais pas pourquoi mais ces derniers temps je les peins dans toutes mes photos.
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Et pendant que nous continuons notre route vers le sud, un peu de culture, vous savez que j'aime donner cette touche scientifique / informative, et puis vous me dites que vous n'apprenez rien de mon blog.
Je ne sais pas si vous vous souvenez que l'Alaska a été vendu par les Russes aux Américains en 1867. Bien que près de 150 ans se soient écoulés, il reste encore des traces de son passé russe, notamment quelques églises orthodoxes qui abritent un nombre considérable de descendants de ces colons.
Cette église est celle du village de Ninilchik. Le village a été fondé par trois trappeurs russes, Smirnof, Strogonof et Gorbatchev (je pense, il est possible que les noms dansent un peu, car nous avons dû boire quelques bières sur place...) et leurs descendants vivent toujours dans le village. Ils nous ont invités à célébrer la Pâque orthodoxe avec eux, ce que nous avons accepté avec plaisir. Je veux dire ravis jusqu'à ce qu'ils nous disent que la célébration était à 3 heures du matin, moment où je me suis souvenu que je ne pouvais pas parce qu'en même temps j'avais je ne sais plus quoi...
Plus au sud, à la pointe de la péninsule de Kenai, se trouve le village de pêcheurs de Homer. Là, les aigles, et surtout le pygargue à tête blanche, sont aussi nombreux que les pigeons de la Plaza Mayor, mais, je l'espère, avec moins de problèmes intestinaux qu'à Madrid.
Ce n'est pas pour rien que Felix Rodriguez de la Fuente lui-même n'a pas pu obtenir une telle photo lorsqu'il marchait dans les ravins sur la piste du loir...
Ce ne sont pas des aigles, mais ils sont beaucoup plus méchants.
Êtes-vous encore éveillé ? Êtes-vous encore en vie ?
Je suppose que non, alors je vous laisse pour aujourd'hui, car je me rends compte que j'ai déjà beaucoup parlé. Le lendemain, je vous proposerai une excursion en bateau dans les fjords de la péninsule de Kenai.
paulino muñoz turmo
Publié à l'adresse suivante 19:53h, 22 maiCarlitos Je trouve vraiment que ton blog est fantastique et que tu as beaucoup de chance. Les photos sont impressionnantes (très bonnes d'ailleurs) et les lieux sont tellement idylliques.
Un câlin de Saragosse
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 21:47h, 23 maiUn gros câlin Paulino. Je suis content que tu aimes le blog, voyons si lors de ce voyage que j'ai prévu à Saragosse, nous prendrons une bière.
Trou d'un coup !
Publié à l'adresse suivante 21:51h, 22 maiCela paraît incroyable, mais au moment où vous pensez qu'il vous est impossible de vous surpasser, vous nous surprenez avec une nouvelle aventure encore plus incroyable. ....
Félicitations !
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 21:34h, 23 maiLe tandem que je forme avec le tchèque est imparable. Tu es déjà de retour à Norfolk ? un câlin
Nuria
Publié à l'adresse suivante 06:03h, 23 maiJ'adore les photos, elles sont spectaculaires. Au fait, je sais où tu as mis les chaussures que tu portais à la communion l'autre jour, ha,ha,ha,ha.
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 21:33h, 23 maiHé, ils n'étaient pas si mal non plus... J'avais laissé le bitume aux États-Unis.
Javier Aseguinolaza
Publié à l'adresse suivante 07:42h, 23 maiComme toujours, de très belles photos, vous avez certainement passé un bon moment.
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 21:50h, 23 maiNe crois pas, Javier, que derrière chaque photo se cache une grande souffrance...
Les Batusi
Publié à l'adresse suivante 13:56h, 23 maiCuillère, qu'est-ce que tu as avec les Tchèques ? Sors de l'armoire et dis-le nous. C'est bon...
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 20:56h, 23 maiBatu, c'est juste platonique, tu ne comprendrais jamais....
Pilar Carmona
Publié à l'adresse suivante 17:34h, 23 maiAaaaaaaaaaaaaaaaaaag, comme l'envie est mauvaise et comme ces paysages sont beaux !
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 21:30h, 23 maiNe t'inquiète pas Pilar, je continuerai à te montrer d'autres paysages, même si je dois dépenser beaucoup de froid... La semaine prochaine, je serai là pour te voir sans faute.
Javier Aceña Medina
Publié à l'adresse suivante 18:07h, 23 maiCarlitos, le froid n'est pas pour toi !!! Que fais-tu si haut ?
Quel coj.... vous avez pour vous aventurer sur ces routes !
IMPRESSIONNANT. Voyons si un jour vous m'y emmènerez en excursion, quitte à célébrer la Pâque orthodoxe dans ce village.
Nous verrons quel jour vous laisserez votre sac à dos et viendrez à Saragosse pour manger des huevos rotos al casco.
Un gros câlin.
Javier
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 20:58h, 23 maiOh vieux chien
Je devais y aller ce week-end avec l'équipe de rugby, mais comme je ne peux finalement pas, je vais essayer d'y aller un de ces week-ends, maintenant que je suis encore dans le coin. Je vous embrasse bien fort.
batusine
Publié à l'adresse suivante 12:07h, 25 maiRajao ! Nous ne t'avons plus comme pom-pom girl ?
Le batu se réchauffe déjà
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 13:57h, 25 maiquesque me han liao por aqui.
Trou d'un coup !
Publié à l'adresse suivante 22:41h, 23 maiNon, en ce moment je suis "bloqué" à Philadelphie... Notre vol a été annulé jusqu'à demain, donc nous sommes maintenant dans l'hôtel typique où quelqu'un de la police scientifique se présente toujours pour enquêter sur un meurtre. ..... J'espère qu'aucun d'entre nous n'est le protagoniste...hehehe
N abrazo et à bientôt !!!