03 mars États-Unis : Dunes des États.

Je dois avouer que trois fois de suite, la montagne m'a vaincu. Trois fois, trois fois, j'ai dû abandonner l'objectif de mon voyage à cause de la p... de la neige (p comme neige pure). L'avant-dernière fois, je me suis retrouvé avec ma voiture abandonnée au milieu des Rocheuses, trempé, gelé, seul et avec la neige qui me recouvrait entièrement. C'est alors que j'ai vu la lumière, que j'ai repris mes esprits et que je me suis dit "mais qu'est-ce que je suis en train de peindre là, si je ne suis pas dans les montagnes, je suis plutôt dans les déserts...".

J'ai donc quitté la montagne à trois reprises à la recherche du désert, et j'ai eu la chance de toujours trouver une dune à proximité où je pouvais me remettre du froid, m'allonger dans la chaleur et m'abandonner à mes profondeurs spirituelles.

Je ne sais pas pourquoi j'aime tant être dans les dunes, mais c'est ainsi. Parfois, je me sens comme Mano Dayak, le chef rebelle de Targuí qui a écrit qu'il était né avec du sable entre les deux yeux. Je n'ai pas eu de sable entre les yeux, mais c'est le vent, cet Irifi qui a soufflé à Villa Cisneros, dans notre vieux Sahara, qui est entré en moi par les oreilles quand j'étais tout petit, et maintenant il ne sait pas comment sortir...

Ce vent saharien qui, à l'époque, me donnait une forte et longue otite, s'amuse aujourd'hui à déstabiliser mes hormones. Si variables qu'elles me font passer en quelques minutes des pleurs inconsolables de la mort de Chanquete à l'affrontement serein des dangers les plus insoupçonnés...

Mais surtout, il me ramène toujours, toujours aux dunes...

Une des fois où j'ai atterri dans la grande dune du Colorado. Un substitut à l'erg, comme vous pouvez le voir sur les photos, mais au moins cela a pu calmer mon envie d'être à nouveau en Afrique...  

La fois où je n'ai pas pu voir le parc national du Grand Sequoia, j'ai atténué mon chagrin dans les dunes de la vallée du désert.

Et la troisième fois, pour voir dans quelles dunes j'avais trouvé refuge. Je me souviens que j'étais tellement excité que j'ai oublié que j'étais allé oublier que je n'avais pas pu voir un autre endroit que je ne me rappelle plus ce que c'était (quel désordre, et bien que cela n'en ait pas l'air, j'ai écrit cette phrase à sec, sans mon gin tonic dans un verre ballon) (avec le gin tonic, j'obtiens la rime).

Je ne me souviens pas non plus du temps que j'ai mis pour les atteindre, ce n'est pas qu'ils étaient loin, non, c'est juste que sur un tronçon de route, je suis tombé sur ce panneau....

...ce qui signifie clairement qu'il est interdit de dépasser les tortues pendant les six miles suivants. Et comme Sherif Lobo avait déjà retiré 4 points de mon permis au Colorado... , j'ai ralenti au maximum pour ne pas en doubler une seule, je suis tellement doué pour respecter les règles ! Quoi qu'il en soit, ce tronçon était un peu plus long.

Mais cela en valait la peine.

Ces dunes sont situées au Nouveau-Mexique et les Espagnols qui les ont découvertes, dans un élan d'imagination, les ont appelées Arenas Blancas (Sables Blancs), laissant les Apaches qui habitent cette région un peu choqués et qui pensaient déjà à un nom plus poétique tel que "Montagnes de liberté qui chevauchent avec le vent à travers les vertes prairies de Manitú...". Notre nom semble un peu plus pratique, surtout pour les recherches sur Google.

Comme je l'ai déjà dit, c'est le territoire des Apaches, de la tribu Mescalero. Cette fois-ci, je n'ai pas essayé de converser avec eux, car outre le fait que je n'avais pas le coup de main des Apaches, mes mains étaient encore douloureuses après avoir parlé anglais avec les Navajos lors de mon entrée précédente.

D'ailleurs, je n'ai rencontré personne de toute la journée. C'est incroyable qu'un tel endroit soit plus désolé que mon frigo de Norfolk. Je le préfère mille fois, mais cette fois j'ai réussi à obtenir un des "robaos" que j'aime toujours vous donner. Peut-être était-ce mieux ainsi, personne comme moi ne sachant capturer toute ma beauté en pleine floraison.

La limite nord de cette zone coïncide avec la limite sud du site d'essai de missiles de White Sand. C'est ici que la première bombe atomique a été testée. Il faut faire attention à ne pas venir ici les jours de lancement de missiles, car ils ferment la zone pour des raisons de sécurité et personne ne peut passer. Je me demande si c'est pour cela qu'il n'y a personne ici aujourd'hui, ou si je ne me suis pas trompé et que je me suis égaré dans la zone de lancement des missiles. Ce que je n'ai pas compris, c'est qu'il y avait des radiations dans la zone et que j'ai été transformé en gusiluz.

J'ai profité du fait que j'avais loué un vélo pour l'autre zone que je voulais parcourir, et j'ai fait l'une des randonnées à vélo les plus amusantes que j'aie jamais faites. Je ne posterai pas de photo de l'événement, car je sais qu'il n'y a qu'une seule chose qui me va moins bien qu'un casque de vélo, et c'est un bonnet de bain. Mon ami Carlos dit qu'avec le bonnet de bain je ressemble à Gollum du Seigneur des Anneaux, et je ne sais pas s'il a raison. Alors, au cas où, aucune photo ne fera l'affaire.

Dans les dunes, il est facile de voir des lynx, des renards, des coyotes, des rats kangourous, etc, on peut se lasser de les voir, il y a des affiches avec des photos partout. Mais quand il s'agit de les voir en chair et en os, c'est là que je me suis un peu perdue dans le nombre total d'animaux vus, et comme toujours, je ne me souviens plus si j'en ai vu un ou pas du tout.

Je n'ai même pas vu le fameux scarabée noir, très nombreux et facile à repérer parmi tant de blancheur. Je suis sûr que si quelqu'un que je connais, qui a voyagé dans l'un de mes groupes en Afrique, vient avec moi, il ou elle en croisera quelques-uns.

Bon, je vous laisse pour aujourd'hui. Comme j'avoue que je suis un peu têtue et que je refuse d'abandonner avec un peu de neige, la semaine prochaine je vais dans un endroit très éloigné, très froid et avec beaucoup de neige... voyons ce qui va se passer cette fois-ci. C'est une surprise, mais vous verrez que c'est un endroit incroyable. Bien sûr, vous devrez attendre que je publie mon article.