04 Sep USA : La Virginie dans mon esprit
D'habitude, j'écris les articles pendant le vol de retour, mais cette fois-ci, c'était différent. Outre le fait que j'étais grillé de fatigue, j'avais le cœur serré par le chagrin et j'avais l'impression d'avoir avalé une chaussette. Les adieux et les changements me tuent, même si j'en ai besoin.
C'est que l'autre jour, non seulement j'ai eu le mal du pays en revenant d'un pays où j'avais passé l'année dernière, mais j'ai aussi laissé derrière moi ma vie précédente.
Et c'est ainsi que je suis depuis, sans envie d'écrire, entre sanglots et sanglots, (j'exagère peut-être un peu) essayant de digérer cette chaussette alors que les souvenirs me martelaient, jusqu'à ce que je réalise que ça ne servait à rien d'être comme ça, que j'étais enfin de retour en Afrique, et que c'était ce que je voulais tant....
et j'ai dû regarder "en avant" et faire ressortir le mâle alpha qui est en moi (au fait, quelle grande ressemblance sur cette photo avec le type qui a fait la publicité de ce nespresso... comment s'appelait-il ? George Clooney je crois...).
C'est ainsi que je suis retournée en Afrique, prête à découvrir chaque jour de nouvelles choses et à me laisser surprendre à chaque instant, toujours les yeux grands ouverts. C'est ainsi que le mal de l'Afrique entre et ne sort jamais, un jour vous vous sentez capable de voir autre chose qu'un acacia sur la photo ci-dessous et vous apercevez un couple d'éléphants jouant à cache-cache, tapi derrière lui, c'est alors que vous commencez à être pris au piège...
Comme je le disais, j'étais dans mes profondeurs, sur les rives du lac Victoria, faisant la sieste à l'ombre d'un cocotier (tout en essayant de comprendre pourquoi dormir sous un cocotier était la première cause de mortalité dans certains pays), lorsque j'ai réalisé que j'avais quitté les États-Unis et que je n'avais pratiquement rien écrit sur Virginia....
Je sais qu'au cours des derniers mois, j'ai fait quelques kilomètres à la recherche d'endroits spéciaux, mais j'en ai aussi trouvé à quelques Mac Donald's de chez moi, et je ne vous en ai jamais parlé.
Maintenant que je n'y suis plus, je me souviens d'endroits aussi incroyables que le parc First Landing, les plages des Outerbanks, les poneys sauvages du parc de Chincoteague, les mangroves du Great Swamp Dismal...
ou ses villages historiques, Williamsburg, Yorktown, Monticello...
Cette année, j'ai mené une vie très sacrifiée, mais j'ai profité de nombreux moments et il me sera difficile d'oublier les courses matinales le long du front de mer de Lafayette, le brunch sur le ferry de Porstmouth, les après-midi de lecture sur la jetée d'Ocean View, les crabes pour le dîner sur le Dock Side, les boissons au Hot Tuna... (J'ai le sentiment que, raconté de cette manière, il pourrait sembler que ma souffrance n'a pas été excessive, mais que le cortège a été intérieur).
Et le petit déjeuner sur la terrasse me manquera également, ainsi que la possibilité de me ressourcer avec une vue si reposante (je parle de la rivière).
Mais ce que je n'oublierai jamais, ce sont les amis que j'ai laissés là-bas, leur accueil, ces discussions avec JFT lorsque le travail me "submergeait" ou que la nostalgie m'envahissait, la table espagnole pour le déjeuner, les fêtes chez les amis et le soutien moral de tous, alors à tous, à tous, merci beaucoup, et à certains d'entre eux, encore plus particulièrement.
Ce que j'aime le plus dans mon métier, ce sont mes compagnons. Je pense à eux et je me souviens de ces vers qui décrivent l'exploit de Shackleton : "si je regarde devant moi sur la route blanche, il y a toujours un autre qui marche à côté de moi" (T.S. Elliot). (T.S. Elliot) (J'imagine que je vous ai fait dresser les cheveux sur la tête).
Et comme je l'ai dit au début, non seulement je quitte la Virginie, mais je laisse derrière moi de nombreuses années dans l'armée... Lorsque Mandela a quitté la prison de Robben Island et qu'on lui a demandé quelle était la différence entre l'homme qui entrait en prison et celui qui en sortait 30 ans plus tard, il a répondu qu'il avait "grandi". Moi, après une période similaire (pas tellement) dans l'armée, j'ai peur de ne pas pouvoir dire la même chose, de peur que ce ne soit pas tout à fait vrai.
Je suis donc déjà sorti. J'espère bien m'adapter à ma nouvelle situation, car il est plus facile de militariser un civil que de civiliser un militaire ;-). Il m'a été difficile de franchir ce pas, mais bien que l'armée m'ait donné presque tout dans ma vie, j'ai maintenant besoin d'autres choses, de beaucoup plus de .... et ma famille m'a beaucoup manqué. C'est pourquoi je suis parti.
En outre, pour moi, vivre le rêve américain m'a donné ce rêve.....
La prochaine fois, j'écrirai donc sur l'Afrique, il était temps.
Je vous laisse avec quelques photos africaines que je ne pense pas avoir encore publiées, certaines sont nouvelles et d'autres non. L'important n'est pas l'actualité de la photo, mais de montrer l'art que vous avez à l'intérieur.
batusine
Publié à l'adresse suivante 21:07h, 04 septembreCuchara...j'ai adoré, mais ni les amis ni les collègues ne sont laissés pour compte...au contraire...voyons si vous revenez vendredi ! Les Tchèques nous manqueront !
Les Batusis
Javier Bellido
Publié à l'adresse suivante 02:51h, 05 septembreCuillère !
Profitez de votre nouvelle étape et merci de nous avoir fait découvrir l'Afrique. Je suis sûr que tu t'adapteras à ta nouvelle vie civile. Au fait, quand vous viendrez à Barcelone, vous me devrez un Star !!!! Jajaj...
De belles paroles, et l'Afrique me manque.
Salutations
Silvia Ruiz
Publié à l'adresse suivante 19:43h, 05 septembreMagnifiques photos, et vos textes comme toujours très clairs et expressifs, avec cette touche d'humour...Je vous plains d'arrêter de raconter ces histoires si précieuses, et si... "pur sentiment...", je ne sais pas comment le dire. Quand je les lis, c'est comme si je lisais un livre qui me transporte et j'oublie le reste.
En tout cas, merci beaucoup pour tout ce que vous avez partagé, c'est génial, et là c'est à relire, et surtout à VOIR autant de fois que l'on veut, j'adore les images, c'est beaucoup plus beau qu'un livre.
Un gros câlin à Carlos et bonne chance dans cette nouvelle étape.
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 19:46h, 05 septembreEcoutez Silvia, je change d'étape, je vais continuer à écrire..., mais maintenant que j'ai quitté les Etats-Unis, je vais me remettre à parler de l'Afrique, c'est ce que j'aime.
Pilar
Publié à l'adresse suivante 19:48h, 09 septembreJe n'arrive pas à y croire, je t'ai écrit depuis mon portable et apparemment les petits paragraphes pleins d'amour que je t'ai écrits ont été perdus. Je vais essayer de faire revivre ce sentiment.
Tu n'imagines pas la joie que m'a procurée notre rencontre en pleine campagne, moi en promenade, toi au trot. Piradillo au patronyme aristocratique et au regard lunatique, aux yeux pleins de venin africain, je suis sûr que cette nouvelle étape sera à la hauteur des précédentes. Tu as la chance d'avoir cet élan qui t'accompagne.
N'oubliez pas de venir boire une bière avec vos anciens camarades vendredi !
Un gros câlin !
Je vous suis !
Pilier du Bureau des traducteurs du nuage
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 20:36h, 10 septembreBonjour Pilar, j'étais également très heureux de te voir. La seule chose avec laquelle je ne suis pas d'accord est le "trote cochinero", alors que ce que je portais ressemblait beaucoup plus à un galop raide.
J'ai hâte d'y aller et de boire quelques bières, voyons si je peux m'échapper un peu ce vendredi.
Mer
Publié à l'adresse suivante 12:10h, 13 septembreBonjour Carlitos ! Nous voici de retour de "VOTRE" Afrique. Je dois vous dire qu'après ces 10 jours, je commence à vous comprendre un peu plus ! Nous allons vous raconter ce que nous avons fait et avec qui. Ahhh, un petit quelque chose !!! J'ai quelques photos qui vont vous faire la compétition ehhh? Bisous
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 17:18h, 14 septembreEh bien, le jour où tu voudras, on prendra un gin tonic et on me les montrera, j'ai hâte de les voir... pour voir s'ils sont à la hauteur, héhéhéhé. Je t'embrasse
Pedrito
Publié à l'adresse suivante 17:44h, 13 septembreCarlitos, tu n'as pas besoin de période d'adaptation. Je t'attends sur ces terres fin septembre, souvenirs et boissons avec "pavas" & compagnie. Je t'embrasse très fort.
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 17:16h, 14 septembrePedrito, tu vas enfin organiser cette réunion des Piaristes ! Je me réjouis de faire une bonne fête à Murcia.... A bientôt, demain j'appelle Pavas pour commencer à organiser notre escapade....
lurdes
Publié à l'adresse suivante 12:43h, 18 septembreJe ne voulais rien écrire cette fois-ci parce que j'étais vraiment désolée pour vous, mais je pense que vous avez vraiment choisi ce que vous vouliez faire et que vous savez à quoi vous devez renoncer pour y parvenir. Je connais très peu de personnes qui peuvent poursuivre leur rêve et tu es l'une d'entre elles. J'espère de tout cœur que tu y parviendras. Je t'aime beaucoup, cousin. Et j'espère continuer à rire beaucoup avec tes nouveaux articles de blog. Mille baisers.
undiaenlavidadecuchara
Publié à l'adresse suivante 21:16h, 18 septembreJe suis contente que tu aies écrit cousin, je suis très sensible aujourd'hui et j'ai adoré. Ne t'inquiète pas je vais continuer à écrire, tu verras. bisous